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ESBLY À CRÉCY-LA-CHAPELLE

LA VALLÉE DU GRAND MORIN D'ESBLY À CRÉCY-LA-CHAPELLE (1921)

D'ESBLY À CRÉCY-LA-CHAPELLE D'ESBLY À CRÉCY-LA-CHAPELLE
MOULIN DE MARTIGNY   QUAI DES TANNERIES
COUILLY-PONT-AUX-DAMES (77) • 48.870829, 2.865297   CRÉCY-EN-BRIE (77) • 48.855922, 2.909146
1921 • LA VALLÉE DU GRAND-MORIN : D’ESBLY À CRÉCY

Chemin de fer de l’Est, 10 k., S.-E. ; d’Esbly on peut se rendre à Crécy à pied et revenir par le train ; belle excursion.

─ Au delà d’Esbly, la voie franchit le canal de Chalifert près de sa jonction avec la branche d’alimentation du Grand-Morin, et s’engage dans la gracieuse vallée de cette rivière, en longeant le pied des coteaux de la rive gauche.

─ 1 k. 5. À gauche se détache une avenue qui franchit le canal et la rivière et conduit à (600 m.) Condé-Sainte-Libiaire, 342 hab., agréablement situé entre la Marne, le canal de Chalifert et le Grand-Morin qui forme, en tombant dans la Marne par deux bras, la grande île de Condé ; cette disposition attire à Condé de nombreux pêcheurs. L’église, de 1627, renferme une pierre tombale de 1644 ; aux fenêtres du chœur, vitraux de Tiercelin, Prise de voile et Décapitation de Sainte Libiaire. Château du XVe siècle.

2 k. Montry, 480 hab., en amphithéâtre sur un coteau de la rive gauche. L’église Saint-Sébastien, en ruine, du XIIe siècle, renferme une pierre tombale d’un chevalier de Reilhac (1595). Le village est dominé par le beau château des Hautes-Maisons (pour visiter demander par écrit l’autorisation au comte de Reilhac, rue de Marignan, 16 à Paris), détruit par un incendie au XVIe siècle, restauré en 1591, reconstruit en 1885 et orné de belles collections artistiques et historiques par le comte de Reilhac, dont la famille possède ce domaine depuis le XVIe siècle. Dans un salon du château une inscription commémorative rappelle que Jules Favre et Bismarck eurent, le 18 septembre 1870, une entrevue continuée le même jour et le lendemain par les conférences de Ferrières. Sur la façade Nord, statue de Jean de Reilhac par Casini.

4 k. Couilly-Saint-Germain, station desservant les deux villages, séparés par un pont, de Saint-Germain-sur-Morin et de Couilly, ce dernier situé sur la rive droite du Grand-Morin, avec une belle église des XIIe et XVIe siècles (monument historique) renfermant une statue de la Vierge et de l’Enfant Jésus provenant de l’ancienne abbaye de Pont-aux-Dames ; près du pont, dans un jardin, monument, avec médaillon, des mobiles de la Compagnie de Crécy (1870-1871). ─ On côtoie la rive droite ; une bonne route d’où l’on jouit de charmants points de vue dessert la rive gauche entre Saint-Germain et Villiers, mais entre Villiers et Crécy il n’y a point sur la rive gauche de chemin tracé et l’on risque de s’enliser dans des prairies marécageuses. ─ On dépasse Pont-aux-Dames, hameau au débouché du vallon du Mesnil, à 1 k. de Couilly, et qui doit son nom à une importante abbaye de Bernardines, fondée en 1226, complètement détruite pendant la Révolution ; la favorite du Barry y fut envoyée en disgrâce après la mort de Louis XV. À Pont-aux-Dames se trouve la maison des Comédiens, maison de retraite pour les artistes dramatiques, propriété de l’Association du secours mutuels des artistes dramatiques, bâtie en 1893 sur l’initiative et sous la direction du grand comédien Coquelin aîné (1941-1909), agrandie en 1912-1913 afin de pouvoir recevoir 80 pensionnaires. La visite de l’établissement est autorisée de préférence les jeudis et dimanches de 14 h. à 17 h. (1 fr.) ; à la façade des 3 corps de bâtiment encadrant la cour intérieure, médaillons des grands acteurs français. Dans le parc *tombeau de Coquelin avec son buste par Auguste Maillard ; sur les côtés du piédestal, médaillons en marbre de Jean Coquelin et Coquelin cadet, également par Auguste Maillard (1913). Joli théâtre de verdure de style grec ; statues de Coquelin aîné en Scapin, par Antonin Mercié (1911) et de Molière par Mélingue.

9 k. Villiers-Montbarbin, station près de l’auberge du Pont-de-Villiers, fréquentée par les pêcheurs et les peintres ; la salle est ornée de peintures dont deux portent la signature de Falguière et d’Yan. À droite, un chemin traversant le Morin sur un vieux pont en bois pittoresque, conduit au gracieux village de Villiers-sur-Morin (hôtel de Picardie) qui doit sa réputation artistique à l’écrivain briard Jules Grenier (1844-1888) et au paysagiste Amédée Servin (1829-1884), le « maître de la vallée du Morin ». La maisonnette qu’habita ce dernier se voit à droite de l’entrée du village ; au pignon est adossé un monument élevé à sa mémoire en 1888 ; pyramide avec tête en bronze par Falguière et médaillon.

10 k. Crécy-en-Brie (hôtels de l’Ours, place du marché ; des Familles, T.C.F., rue du Barrois, 7 et 9 ; restaurant Ballé, place Camus), chef-lieu de canton de 1.059 habitants, petite ville ancienne et pittoresque, est située dans une boucle du Morin qui se divise en plusieurs bras ; nombreux moulins. De la double ligne des fortifications, sur l’emplacement desquelles se trouvent de belles promenades, subsistent d’assez nombreux vestiges et une dizaine de tours bien conservées, sur les 55 qui défendaient la ville. Sur la base d’une de ces tours, près de l’hôtel de ville, s’élève un petit beffroi, mince tourelle octogonale en briques, avec horloge, campanile et cloche ; près du pont du Sud, une plaque signale un fragment du chemin de ronde. L’église, du XVIe siècle, a été remaniée en 1782 par les soins du duc de Penthièvre. Sur une maison de la rue du Barrois, une inscription rappelle la naissance du mathématicien Camus (1699-1768) ; monument des vétérans de la guerre de 1870-1871. Le 6 septembre 1914, l’armée britannique établie sur la ligne Vaudoy-Haute-Feuille, au Sud de Crécy, fut attaquée le matin par le IIe corps allemand. Le soir, les Anglais occupaient Crécy.

RÉFÉRENCE