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“ C'est pendant la période de guerre que cette ligne retrouve une certaine importance, notamment durant l'occupation allemande, de l'été 1940 jusqu'au 11 novembre 1942 (date de l'occupation allemande de la zone libre), suite à la création de la ligne de démarcation passant par Saint-Florent-sur-Cher. ” [*]
L'ÉLARGISSEMENT DU VIADUC DE ST-FLORENT AU MOYEN D'ENCORBELLEMENTS EN CIMENT ARMÉ
Une note parue dans la Revue Générale des Chemins de Fer [**] décrit les travaux réalisés de septembre 1907 à août 1908.
NOTE SUR L'EXÉCUTION DES TRAVAUX D'ÉLARGISSEMENT
DU VIADUC DE ST-FLORENT
au moyen d'ENCORBELLEMENTS en CIMENT ARMÉ [**]
Par M. Verdeaux
Ingénieur de la voie à la Compagnie d'Orléans
EXPOSÉ.
“ La construction de la ligne départementale à voie étroite de St-Florent à Marçais (Cher) comportait, pour la traversée de la vallée du Cher, l'emprunt du viaduc de St-Florent appartenant à la ligne stratégique à deux voies d'Issoudun à St-Florent.
La solution adoptée pour la réalisation du projet a consisté dans le déplacement, sur l'ouvrage, des voies actuelles P.-O. et l'établissement d'une troisième voie (Économique) sur la plateforme élargie du viaduc.
L'élargissement projeté a entraîné l'exécution des travaux suivants :
A. — Démolition des parapets en pierre de taille existants ; |
B. — Construction des encorbellements en béton armé ; |
C. — Pose d'un garde-corps en fonte mouluré ; |
D. — Travaux accessoires, à la tâche ou en régie, tels que : établissement d'une passerelle provisoire en charpente, déplacement de la ligne télégraphique, remaniements et exhaussements des voies, ballastage, etc... |
Les dispositions de l'encorbellement et du garde-corps métallique devraient rappeler autant que possible l'effet esthétique de l'ouvrage avant son élargissement.
Tel qu'il était conçu le projet ne laissait pas que d'être d'une exécution difficile et délicate étant données la longueur du viaduc, l'obligation de conserver deux voies pendant les travaux pour assurer la circulation indépendante des trains P.-O. et S.-E., et, par suite, l'exiguïté de l'emplacement laissé disponible pour le service des chantiers de démolition et de reconstruction des parapets.
Le mode et le programme d'exécution suivis pouvant offrir quelque intérêt pour la réalisation ultérieure d'élargissements d'ouvrages analogues, nous avons cru utile de les résumer ici en signalant les particularités. ”
DESCRIPTION DU PROJET.
“ La construction de la ligne départementale à voie étroite de St-Florent à Marçais (Cher) comportait, pour la traversée de la vallée du Cher, l'emprunt du viaduc de St-Florent appartenant à la ligne stratégique. Le viaduc de St-Florent, composé de 14 arches de 30 mètres d'ouverture chacune, et de culées évidées en prolongeant les extrémités, a 524m,46 de longueur. Les parapets étaient constitués par une plinthe surplombant des modillons décoratifs, un socle surmonté de balustres et une main-courante.
Sauf les balustres, qui étaient en pierre demi-dure, les autres parties des parapets étaient en pierre de St-Florent.
Les modillons ont été seuls conservés ; ils sont espacés de 0m,33 en moyenne d'axe en axe.
Les encorbellements en ciment armé remplaçant les plinthes ont été constitués par une série de panneaux d'environ 1 mètre de longueur, préparés à l'avance puis mis en œuvre et juxtaposés les uns à la suite des autres pour former l'élargissement final.
Chaque panneau est formé de deux consoles (une à chaque extrémité) et de hourdis et poutrelles reliant les nervures ensemble et donnant au panneau la silhouette extérieure d'une plinthe en pierre de taille.
Les longueurs des panneaux ont été déterminées de manière à ce que les nervures extrêmes, de 0m,10 d'épaisseur chacune, correspondent, juxtaposées, à peu près à un modillon (de 0,20) et en forment ainsi le prolongement jusqu'au-dessous du garde-corps.
Pour conserver à l'ouvrage, dans la mesure du possible, son aspect primitif, on a donné aux panneaux ajourés du garde-corps une forme rappelant, vue de face, les balustres et la main-courante en pierre de taille.
Telles étaient dans leur ensemble, les dispositions arrêtées par le 1er Arrondissement de la Voie, et concertées, en ce qui concerne le béton armé, entre ce service et la maison Hennebique et Cie.
Ce projet n'a subi à l'exécution que de légères modifications reconnues nécessaires après étude et mise au point des dessins de détails.
De nombreuses fissures, dues uniquement aux effets de la dilatation, ayant été relevées antérieurement sur les parapets primitifs en maçonnerie, il a été jugé plus pratique de réduire la longueur des éléments devant constituer une section d'encorbellement et de donner aux joints de soudure de ces éléments une largeur plus grande, en l'espèce de 15 à 20mm.
Cette disposition avait pour but, et a eu pour résultat, de répartir, en les multipliant, les joints de dilatation, de raccorder avec plus de facilité les éléments entre eux et enfin de racheter, par une diminution ou un agrandissement des joints, les imperfections des lignes des panneaux.
En outre, les distances entre refuges n'étant pal les mêmes d'une pie à l'autre — on avait relevé jusqu'à 0m,12 de variation — les différences étaient rachetées dans la répartition des épaisseurs des joints des panneaux.
Ces inexactitudes dans la symétrie des dispositions de l'ouvrage ont rendu également fort laborieuse l'étude des garde-corps métalliques. On a obvié à ces inconvénients et prévenu toute erreur en faisant les panneaux s'emboîter aux extrémités et en laissant, au droit de l'emboîtement, un joint assez grand pour assurer les mouvements provoqués par la dilatation de la poutrelle de rive en béton armé.
Il a été ménagé d'autre part, dans l'embase des panneaux, au droit des boulons de scellement, des évidements permettant la mise en place et le libre jeu du garde-corps et de la poutrelle de rive.
Le garde-corps a pu être ainsi protégé contre toute déformation sur la longueur de l'ouvrage. L'encorbellement en ciment armé n'offre lui-même aucun gauchissement ; l'ensemble se profile d'un bout à l'autre suivant des lignes rigoureusement mathématiques.
Les effets de la dilatation, inévitables et d'ailleurs prévus, se produisent aux joints en ciment des panneaux au droit desquels on relève de distance en distance des fissures à peine perceptibles, s'ouvrant et se fermant suivant les variations de la température.
Ces jeux de dilatation ne pouvant, ainsi localisés, se produire qu'aux joints, ne nuisent en rien à la stabilité et à la conservation de l'ouvrage.
L'écartement des rails extérieurs de 7m,90, inférieur à la distance de 8 m,26 entre les tympans du viaduc, la charge des trains porte entièrement sur les maçonneries anciennes. Dès lors, l'encorbellement n'a théoriquement à supporter que son propre poids que l'on a additionné, pour les calculs, d'une surcharge de 500 kilogrammes par mètre carré. Le coefficient de stabilité, abstraction faite des résistances dues au frottement des maçonneries nouvelles sur le ballast et les maçonneries anciennes, est égal à 2.
L'effort maximum auquel sont soumises les armatures des consoles ne dépassent pas 8 k. par m/m², toutes résistances propres du béton étant négligées. ”
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12/07/2019 • 13:05 • SAINT-FLORENT-SUR-CHER (18) |