En 1933, le livret-guide officiel de la Compagnie d'Orléans décrivait les stations thermales des Pyrénées et en particulier : "LUCHON (alt. 630 m.), surnommée « La Reine des Pyrénées », est bâtie dans un vaste cirque que domine la montagne de Superbagnères. Comme rideau de fond : les pics de Sacroux, de Sauvegarde et de la Mine. Golf 9 trous.
Toute la gamme des eaux sulfureuses est ici représentée, d'où les traitements divers que l'on peut suivre avec succès (maladie des voies respiratoires, peau, arthritisme, maladies spécifiques, chlorose, anémie, etc...).
À 5 kil. 500 de Luchon par chemin de fer à crémaillère, SUPERBAGNÈRES (alt. 1.797 m) est un centre renommé de sports d'hiver et de villégiature d'été."
À partir du mardi 17 juin 1873, la Compagnie du Midi exploita la section de Montréjeau (PK 103,877 de Toulouse-Matabiau, altitude 423 m) à Luchon (PK 139,312, altitude 620 m). Originellement inscrite au programme d'électrification de cette Compagnie (1908) en monophasé 12 kV 16 2/3 Hz, la mise sous tension sera finalement réalisée en continu 1,5 kV et effective le vendredi 2 janvier 1925.
Au service d'hiver du 11 décembre 2011, l'époque "faste" de la Compagnie du Midi est bien révolue : les voitures directes de Paris-Austerlitz à Luchon subsistent les vendredis et les samedis jusqu'au 9 mars 2012, les vendredis du 16 mars au 22 juin 2012 et tous les jours à partir du 23 juin (en 10:09). Au retour, les samedis du 7 janvier au 3 mars 2012 (en 09:12). L'unique aller et retour TER Midi-Pyrénées de Toulouse-Matabiau à Luchon s'effectue en 02:25 au minimum pour 139 km dont 54 minutes pour la section de Montréjeau à Luchon (36 km) avec 3 arrêts (en 1948 : 56 minutes avec 9 arrêts intermédiaires).
Le chemin de fer à crémaillère reliant Bagnères-de-Luchon à Superbagnères fonctionna de 1912 à 1966.
Le site "La Crémaillère (1912-1966) - Histoire de la station d'altitude de Superbagnères et de son ancien chemin de fer à crémaillère d'accès" décrit exhaustivement l'histoire, le parcours et le matériel.
Également à classer dans la rubrique des "trains oubliés", le tramway électrique du Val d'Aran (35 km) situé dans la haute vallée de la Garonne reliait Marignac au Pont du Roy, poste frontière franco-espagnol, et fut exploité de 1914 à 1956.
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LIVRET-CHAIX CHEMINS DE FER D'ORLÉANS ET DU MIDI TIRAGE DE DÉCEMBRE 1934 |
L'escalade des Pyrénées par les wagons à crémaillère
L'ILLUSTRATION du 24 août 1912
Afin d'attirer le grand tourisme dans cette région merveilleuse qui s'étend entre la Méditerranée et l'Océan, de Font-Romeu à la Rhune, les directeurs de cette compagnie avaient projeté de remanier entièrement le réseau et, au moyen de l'électrification des lignes parallèles à la chaîne des Pyrénées, de faciliter l'accès des villes d'eaux, le parcours des belles vallées et l'ascension des sommets les plus pittoresques, L'Illustration a rendu compte en son temps de la création de la ligne électrique de Cerdagne que l'on doit au distingué directeur de la traction du Midi, M. Jullian.
Cette ligne a été perfectionnée méthodiquement depuis, Les résultats obtenus, fort encourageants, donnèrent l'idée de créer, sans plus attendre, une série de chemins de fer et d'hôtels d'altitude, qui auraient vite fait, par l'accroissement du mouvement des voyageurs, d'amortir le capital engagé et d'augmenter les recettes du réseau.
Dans ce but sous la vigoureuse impulsion de M. Paul, directeur de l'Exploitation du Midi, une filiale de cette compagnie se constituait, et avec le précieux concours d'un actif luchonnais, M. L. Dardenne, président du syndicat d'initiative de Luchon, commençait par réaliser le chemin de fer électrique à crémaillère, qui, gravissant la montagne de Superbagnères, au dessus de Bagnères-de-Luchon, et devant desservir, à 1.800 mètres d'altitude, un grand hôtel moderne, honore grandement l'industrie française.
Confiée à M. Thévenot, constructeur, le 15 juillet 1911, l'entreprise, une tâche colossale, était menée à bien en moins de onze mois. Le 17 août dernier, cette ligne qui, dans les visions de son parcours, réalise la plus impressionnante synthèse de la splendeur pyrénéenne, était livrée à l'exploitation en présence des hauts fonctionnaires de la Compagnie du Midi et de la Société des Chemins de fer et hôtels d'altitude des Pyrénées.
Après avoir pris leur départ à la gare d'Étigny, les coquets wagons escaladèrent légèrement les 1.800 mètres d'altitude de Superbagnères, en accomplissant un parcours total de 5.500 mètres sur une voie construite à flanc de coteau, avec 21% de rampe moyenne. ”
P.G.V.
À la veille de la création de la S.N.C.F., sur les 1 150 km de lignes pyrénéennes exploitées par le MIDI, 86% étaient électrifiées soit respectivement, 77% en 1,5 kV continu, 5% en 12 kV 16 2/3 Hz monophasé résidu de la première électrification du plan de 1908, et 4% en 0,850 kV continu.
LIGNES PYRÉNÉENNES EXPLOITÉES PAR LA COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DU MIDI EN 1937 | ||||||
LIGNE | KM | SECTION | OUVERTURE | ÉLECTRIFICATION | ||
---|---|---|---|---|---|---|
850 V CC | 12 kV 16 2/3 Hz CA |
1,5 kV CC | ||||
TOULOUSE - BAYONNE | 321 | (TOULOUSE) PORTET-SAINT-SIMON - MONTRÉJEAU | 1862 | 1924 | ||
PAU -PUYOÔ | 1863 | 1925 | ||||
PUYOÔ - MOUSSEROLLES (BAYONNE) | 1864 | 1930 | ||||
TARBES - LOURDES | 1866 | 1922 | ||||
MONTRÉJEAU - TARBES | 1867 | 1923 | ||||
LOURDES - PAU | 1867 | 1923 | ||||
31 | DAX - PUYOÔ | 1863 | 1925 | |||
BAYONNE - IRÚN | 38 | BAYONNE - HENDAYE | 1864 | 1926 | ||
HENDAYE - IRÚN | 1864 | 1929 | ||||
BAYONNE - SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT ET SAINT-ÉTIENNE-DE-BAÏGORRY |
60 | BAYONNE - CAMBO | 1891 | 1930 | ||
CAMBO - OSSÈS | 1892 | 1931 | ||||
OSSÈS - SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT ET SAINT-ÉTIENNE-DE-BAÏGORRY |
1898 | 1931 | ||||
PUYOÔ - SAINT-PALAIS ET PUYOÔ - MAULÉON |
30 | PUYOÔ - SALIES-DE-BÉARN | 1884 | 1929 | ||
SALIES - DE-BÉARN-SAINT-PALAIS | 1884 | 1930 | ||||
26 | AUTEVIELLE - MAULÉON | 1887 | 1930 | |||
PAU - CANFRANC | 88 | PAU - OLORON-SAINTE-MARIE | 1883 | 1928 | ||
OLORON - BÉDOUS | 1914 | 1928 | ||||
BÉDOUS - CANFRANC | 1928 | 1928 | ||||
BUZY - LARUNS-EAUX-BONNES | 19 | BUZY - LARUNS-EAUX-BONNES | 1883 | 1928 | ||
LOURDES - PIERREFITTE | 20 | LOURDES - PIERREFITTE | 1871 | 1914 | 1923 | |
TARBES - BAGNÈRES-DE-BIGORRE | 22 | TARBES - BAGNÈRES-DE-BIGORRE | 1862 | 1917 | 1923 | |
LANNEMEZAN - ARREAU-CADÉAC | 25 | LANNEMEZAN - ARREAU-CADÉAC | 1897 | 1917 | 1923 | |
MONTRÉJEAU - LUCHON | 35 | MONTRÉJEAU - LUCHON | 1873 | 1925 | ||
BOUSSENS - FOIX | 79 | BOUSSENS - SAINT-GIRONS | 1866 | |||
LA-BASTIDE-DE-SÉROU-FOIX | 1902 | |||||
SAINT-GIRONS - LA-BASTIDE-DE-SÉROU | 1903 | |||||
TOULOUSE - PUIGCERDÀ | 167 | TOULOUSE - PAMIERS | 1861 | 1930 | ||
PAMIERS - FOIX | 1862 | 1930 | ||||
FOIX - TARASCON | 1877 | 1930 | ||||
TARASCON - AX-LES-THERMES | 1888 | 1930 | ||||
AX-LES-THERMES - PUIGCERDÀ | 1929 | 1928 | ||||
PERPIGNAN -VILLEFRANCHE-VERNET-LES-BAINS | 47 | PERPIGNAN - ILLE-SUR-TECH | 1868 | 1913 | 1984 | |
ILLE-SUR-TECH - BOULETERNÈRE | 1870 | 1913 | 1984 | |||
BOULETERNÈRE - PRADES | 1877 | 1913 | 1984 | |||
PRADES - VILLEFRANCHE-VERNET-LES-BAINS | 1895 | 1913 | 1984 | |||
VILLEFRANCHE-VERNET-LES-BAINS - LA-TOUR-DE-CAROL | 63 | VILLEFRANCHE-VERNET-LES-BAINS - MONT-LOUIS | 1910 | 1910 | ||
MONT-LOUIS - BOURG-MADAME | 1911 | 1911 | ||||
BOURG-MADAME - LA-TOUR-DE-CAROL | 1927 | 1927 | ||||
ELNE -ARLES-SUR-TECH | 35 | ELNE - CÉRET | 1889 | |||
CÉRET - ARLES-SUR-TECH | 1898 | |||||
PERPIGNAN - PORT-BOU | 44 | PERPIGNAN-COLLIOURE | 1866 | 1982 | ||
COLLIOURE - PORT-VENDRES | 1867 | 1982 | ||||
PORT - VENDRES-BANYULS | 1875 | 1982 | ||||
BANYULS - PORT-BOU | 1878 | 1982 |