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JUIN 2018 • LIGNES • VERS LA VICTOIRE... • JUIN 1918

 

> Lu dans “ Le Temps ” du mardi 9 avril 1918 (*)

LE RÉGIME DES PUNITIONS DES PRISONNIERS DE GUERRE

M. André Lebert, sénateur de la Sarthe, a signalé, récemment, au sous-secrétaire d’État de la justice militaire, que dans le camp allemand de Dulmen certains prisonniers de guerre sont astreints à faire des marches de plusieurs heures, avec un chargement de 18 à 20 kilogrammes, sous prétexte que de semblables traitements seraient imposés en France aux prisonniers allemands.

L'inspection générale des prisonniers de guerre a fait connaître que si cette mesure est appliquée aux prisonniers allemands en France, c'est que le règlement français la prévoit expressément comme mode de punition pour les prisonniers français eux-mêmes.

Toutefois, aussitôt que le sous-secrétariat d’État de la justice militaire a eu connaissance que les prisonniers de guerre français en Allemagne y étaient également soumis par mesure de représailles, des négociations ont été engagées à ce sujet par la voie diplomatique pour y mettre fin.

L'inspection générale des prisonniers de guerre ajoute que la charge n'atteint jamais 18 à 20 kilogrammes. Elle varie d'habitude entre 7 et 12 kilos. Souvent même on la supprime. Le commandant de détachement tient compte de la mentalité des prisonniers de guerre et de la gravité de la faute.

> Lu dans “ Le Temps ” du lundi 26 août 1918

LE RAPATRIEMENT DES PRISONNIERS DE GUERRE

Les convois de prisonniers de guerre devant être échangés, en vertu de d'accord de Berne, sont suspendus depuis plusieurs jours. L'épidémie de grippe espagnole qui sévit encore en Allemagne et en Suisse en a été la première cause. Comme les échanges de prisonniers se font par des trains sanitaires suisses, le gouvernement fédéral, estimant qu'il était dangereux de contribuer à la propagation de l'épidémie par une circulation intense, a décidé de suspendre pour un certain temps l'échange des prisonniers de guerre.

Mais un autre fait est venu compliquer la situation. Des irrégularités dans la composition des convois de prisonniers de guerre rapatriés d'Allemagne ont été constatées.

Nous avons reçu au Temps de nombreuses lettres de familles qui, se fiant aux conventions qui prescrivaient le rapatriement suivant la date de capture, sans préoccupation du camp d'internement, comptaient revoir leurs enfants capturés au mois d'août 1914, et dont l'espérance a été déçue. C'est ainsi que certains camps d'Allemagne n’ont pas hésité à faire partir des captifs de septembre et d'octobre 1915, alors que, dans d'autres camps, des prisonniers dont la date de capture remonte au mois d'août 1914 sont encore retenus. Cette violation de l’accord de Berne ne saurait être justifiée à aucun titre.

D'autres infractions à l'accord ont été signalées par M. Hayez, sénateur du Nord, président de l'Association des familles de prisonniers de guerre, à M. Ignace, sous-secrétaire d’État de la justice militaire, chargé du service des prisonniers de guerre.

La Société française de patronage des prisonniers de guerre vient d'adresser, après avoir étudié la façon dont est interprété en Allemagne l'accord de Berne, à M. Clemenceau, les vœux suivants

1° Que soit abandonné de système de rapatriements par camps qui est illogique et immoral ; 2° que soit dressée une liste générale des prisonniers de guerre, par ancienneté de capture, d'après laquelle s'effectueront les échanges ; 3° que si les nécessités de la défense nationale exigent absolument que les travailleurs et les gradés soient retardés dans leur libération par échange, ce retard crée aux intéressés un droit rétroactif à des compensations légitimes qui seront mises à l'étude immédiatement et publiées aussitôt que déterminées.

À la direction des prisonniers de guerre, on nous a confirmé que de nombreuses irrégularités ont été constatées dans la composition des convois de prisonniers rapatriés d’Allemagne. Les commandants de camps allemands n'ont pas tenu compte des dates de capture. C'était pourtant là un principe essentiel de l'accord de Berne. C'est la première fois qu'un pareil manque d'organisation est observé en Allemagne. On ne peut attribuer cette désorganisation que soit à une incompréhension des stipulations de l'accord de Berne qui prévoyaient l'établissement d'une liste générale des prisonniers de guerre d'après leur ordre de dates de capture et non l'établissement d'une liste par camps, soit au désir des Allemands de garder les prisonniers les plus valides et de ne faire partir que les prisonniers les moins solides, afin de pouvoir mieux utiliser la main-d'œuvre des prisonniers de guerre. Une protestation a été remise par la France à la Suisse au sujet de ces violations de l'accord de Berne.

JUIN 1918
Début juin les Allemands redoublent tours attaques entre Montdidier et Noyon ; ils atteignent le Matz, au sud de Ressons, puis bordent l'Aronde et menacent Compiègne.
Samedi 1er-Dimanche 2 Réunion interalliée à Versailles. Augmentation des transports américains et des renforts anglais.
Dimanche 2 Les Allemands sont à Soissons, à Château-Thierry et bordent la forêt de Villers-Cotterets.
Mardi 4 Le Soviet fait transférer l'ex-tsar Nicolas II et sa famille à Ekaterinenburg.
Dimanche 9
  • Offensive allemande vers Compiègne (Montdidier à l'Oise).
  • Prise de Resson-sur-Matz et du Plémont.
Nuit du lundi 10 au mardi 11 Les Français évacuent la forêt de Carlepont et se placent en bordure, de la forêt de Laigue.
Mardi 11 Contre-attaque de Mangin avec 5 divisions et des chars à Boulogne-la-Grasse. Gain de 2 à 3 km qui arrête l'armée von Hutier.
Du mercredi 12 au jeudi 13 Arrêt de la 7e Armée allemande au sud-ouest de Soissons.
Jeudi 13 Directives de Foch sur les transports et la reprise de l'offensive.
Vendredi 14 Le général Guillaumat est nommé gouverneur de Paris.
Samedi 15 En Italie, les Autrichiens prennent l'offensive fe et passent la Piave mais ils sont refoulés quelques jours après à l'est du fleuve.
Lundi 18
  • Les Allemands échouent devant Reims.
  • Le général Franchet d'Esperey est nommé commandant en chef de l'armée d'Orient.
Mardi 19 Les dépenses de guerre de l'Angleterre s'élèvent à 135 milliards de francs.
Mercredi 20 Sur la Piave, les Alliés repoussent les Aurichiens.
Lundi 25 Paris est déclaré “ zone des armées ”.
Jeudi 28 Offensives partielles réussies de Mangin à Saint-Pierre-Aigle (Aisne).
Samedi 30 Depuis le mois de juillet 1917, les dépenses de guerre des États-Unis sont de 70 milliards de francs.
RÉFÉRENCE