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AUTOUR DE NÎMES • VILLEFORT • TROUBLES À VILLEFORT EN 1868

TROUBLES À VILLEFORT EN 1868

ANCIEN BUFFET DE VILLEFORT, REMISE & CHÂTEAU D'EAU
LIGNE 790 SAINT-GERMAIN-DES-FOSSÉS - NÎMES • PK 626
 
05/08/2020 • 15:56 • VILLEFORT (48) • 44° 26' 22.7" N, 03° 55' 26.5" E
 

> Lu dans “ Le Temps ” du samedi 21 mars 1868 (*)

CHRONIQUE

La nouvelle de troubles survenus du côté de Villefort a motivé lundi le départ, par les voies rapides, d'une partie de la garnison de Nîmes. Le Courrier du Gard publie les renseignements qu'il a recueillis sur ces troubles.

Au delà de Villefort, la Compagnie de Paris à Lyon et à la Méditerranée a des entrepreneurs chargés d'exécuter les sections restant à ouvrir sur la ligne d'Alais à Brioude. Ces entrepreneurs occupent un grand nombre d'ouvriers français et étrangers. La plupart de ces derniers sont des Piémontais, durs à la fatigue, tenaces au travail, et ne quittant ordinairement les chantiers qu'après le parfait achèvement des ouvrages entrepris.

Dans ce pays, manquant de ressources alimentaires et de logements, les entrepreneurs ont été forcés ou d'établir eux-mêmes des cantines et des moyens de couchage, ou d'en faciliter la création, et comme les salaires des ouvriers sont assez élevés, il y a eu constamment affluence dans tous les lieux où se débitent des vivres ou des boissons.

Il y a quelque temps, les mineurs et les terrassiers du pays, dans le but, soit de faire renchérir le prix de la journée, soit de faire durer davantage les travaux, s'agitèrent ; ils voulaient faire renvoyer les étrangers, dont la concurrence leur paraissait redoutable. La prudence des autorités locales et des entrepreneurs, de légères mesures de répression, firent avorter cette tentative d'expulsion contre des travailleurs qui n'avaient donné lieu à aucune plainte.

Le feu, paraît-il, couvait sous la cendre. Depuis quelques jours, une grande fermentation régnait sur les chantiers d'Alpespeyre où sont réunis plusieurs centaines d'hommes pour l'exécution de profondes tranchées et le percement d'un long souterrain. Les étrangers, sur ce point d'abord, puis sur les autres sections de la ligne, ont été l'objet de violences et se sont vus forcés de venir chercher un refuge à Villefort, dont la population s'est quelque peu effrayée.

Les autorités avaient commencé à employer des moyens de répression pour faire cesser un état de choses dommageable à l'intérêt public

Outre les compagnies du 83e régiment parties de Nîmes, lundi soir, pour Villefort, d'autres troupes ont quitté Montpellier pour se rendre également dans la Lozère

M. l'avocat général Bataille, faisant fonction de procureur général, est parti de Nîmes, hier matin, par le train de neuf heures, se portant également sur les lieux.

> Lu dans “ Le Temps ” du lundi 23 mars 1868

CHRONIQUE

Les troubles qui ont eu lieu dans la Lozère, sur la ligne des travaux du chemin de fer, paraissent apaisés. On sait qu'ils avaient pour cause une rivalité malheureuse, à propos du taux des salaires et des marchandises, entre les ouvriers français et piémontais. Le calme est rétabli à Villefort, à Albespeyre, à Pervenchères (sic) et sur les autres points de la ligne. Le 19, le préfet de la Lozère et l'avocat général M. Bataille se sont rendus à Pervenchères. Les paroles du préfet n'ayant pas été écoutées, la gendarmerie a dissipé les rassemblements et opéré quelques arrestations. Le travail a repris sur toute la ligne, sauf sur deux points. Des détachements d'infanterie sont installés dans des barraques, et la Compagnie de Paris à Lyon demande l'établissement à poste fixe de brigades de gendarmerie.

RÉFÉRENCE