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EYGURANDE-MERLINES • NOUVEAUX CHEMINS DE FER EN 1893 : LIMOGES-BRIVE PAR UZERCHE & LARGNAC-MAURIAC

EYGURANDE-MERLINES
LIGNE 695 BOURGES - MIÈCAZE • PK 420
LIGNE 711 EYGURANDE-MERLINES - CLERMONT-FERRAND • PK 420
LIGNE 713 LE PALAIS - EYGURANDE-MERLINES • PK 514
EYGURANDE-MERLINES (19) • 45° 38' 43.0" N, 02° 27' 39.6" E
 

> Lu dans “ Le Temps ” du dimanche 2 juillet 1893 (*)

NOUVELLES DU JOUR
Nouveaux chemins de fer

Aujourd'hui s'ouvrent plusieurs chemins de fer d'un intérêt considérable pour les régions du Centre et du Midi, appelés à accroître les relations entre Paris et la Garonne, Paris et l'Auvergne. Ce sont les sections de Limoges à Brive par Uzerche, de Largnac à Mauriac et d'Ambarès à Bordeaux. La ligne de Limoges à Brive est destinée à remplacer pour la grande circulation la section de Nexon à Brive à qui les fortes pentes et les courbes, la construction à voie unique interdisaient de devenir jamais une route pour les trains à grande vitesse ; les express y mettaient deux heures pour faire les 82 kilomètres qui séparent Nexon de Brive. Il fallait de deux heures un quart à deux heures et demie pour franchir les 102 kilomètres qui séparent Limoges de Brive. La distance est ramenée à 99 kilomètres et la durée du trajet à deux heures. On peut espérer que bientôt des trains rapides réduiront encore le temps nécessaire au voyage entre Paris et Toulouse.

Car la nouvelle voie n'est qu'un tronçon de la grande ligne de Toulouse. Jadis, on le sait, les communications avec cette dernière ville avaient lieu par Nexon, Brive, Capdenac et Lexas [sic], ligne à voie unique, d'un parcours difficile, que les trains parcourent en 11 heures, alors que l'on ne met plus que 7 heures sur l'autre ligne. On a donc été amené à étudier un tracé nouveau et à construire une ligne à deux voies et à rampes modérées. La direction rationnelle conduisait non à Toulouse, mais à Montauban, où le chemin de fer du Midi la prolonge vers la métropole des Pyrénées. Une entente avec la compagnie du Midi pour la circulation des trains a permis de résoudre le problème, la ligne de Limoges-Nexon-Brive a été doublée par un tronçon direct, celui qu'on inaugure aujourd'hui, et une ligne nouvelle, inaugurée l'an dernier, l'a prolongée par Gourdon et Cahors sur Montauban.

La section sur laquelle les trains ont circulé ce matin pour la première fois, est un véritable chef-d'œuvre ; elle se détache de la ligne de Paris à Agen à la sortie même du tunnel de Limoges, franchit la Vienne sur un magnifique viaduc en pierre pour gagner la vallée de la Briance où elle dessert Solignac et le Vigen, près de la superbe abbaye de Solignac, où elle franchit la Briance sur un admirable viaduc, dans un merveilleux paysage. À partir de ce point la ligne s'élève sur le massif central, dessert les stations de Glanges et de Magnac-Vicq pour Saint-Germain-les-Belles, puis la Porcherie, dernière commune de la Haute-Vienne, au delà de laquelle elle commence à descendre dans le bassin de la Dordogne pour gagner Brive, en desservant Masseret, Salons-la-Tour [sic], la très curieuse et pittoresque ville d'Uzerche, Vigeois, Estivaux, Allassac, Donzenac et Ussac. Moins grandiose que dans la vallée de la Briance cette partie du trajet, dans la vallée de la Vézère, n'en est pas moins pittoresque.

À Brive, la ligne se soude au tronçon de Cahors-Montouban, formant une des plus belles des grandes voies ferrées françaises.

Malgré les avantages de ce chemin; de fer à deux voies, le nouvel horaire ne voit, pas accroître la rapidité des trains express dans la proportion espérée ; l'accroissement est nul pour l'express partant à 9 heures du matin de Paris, et qui continue à arriver à Toulouse à 11 heures 10 du soir ; l'express de nuit quittant Paris à 7 heures 50 du soir, gagne un quart d'heure ; il arrive à 9 heures 14 du matin au lieu de 9 heures 29. En somme, la vitesse n'est que de 47 kilomètres à l'heure, entre Paris et Montauban, arrêts compris ; c'est un chiffre bien inférieur à celui des autres lignes françaises. L'idéal serait de franchir, en dix ou onze heures, les 713 kilomètres qui séparent Paris de Toulouse.

Au point de vue militaire, la nouvelle ligne a un intérêt considérable, car elle assure au 17e corps un transport rapide vers l'Est, par Châteauroux, Bourges et Troyes, au moyen des tronçons en cours d'exécution de Saint-Florent à Issoudun et de Bourges à Sancerre.

La ligne de Largnac à Vendes n'aspire pas à un rôle aussi important ; cependant à en juger par la carte, elle achève une autre ligne directe de Paris à Toulouse par Corbeil, Bourges, Montluçon et Figeac, partagée entre Paris-Lyon-Méditerranée et l’Orléans. La première exploite la section de Paris à Beaune-la-Rolande et la seconde va de Beaune-la-Rolande à Toulouse. Cette ligne parcourant des pays peu riches et accidentés, n'aura jamais une circulation active, mais elle traverse des paysages splendides où les touristes ne sauraient manquer d'accourir. Entre Eygurande et Mauriac surtout, les sites sont parmi les plus beaux de la France entière. La Compagnie d'Orléans fait circuler des express sur la section de Bourges à Eygurande ; ils se prolongent désormais par des trains légers sur Aurillac.

Le tronçon ouvert aujourd'hui de Largnac à Vendes et à Mauriac, a 22 kilomètres et ne compte que deux stations, Sourniac et Vendes.

Quant à la ligne d'Ambarès à Bordeaux-Midi, elle n'a qu'une station nouvelle : Sainte-Eulalie-Carbon-Blanc [sic] ; elle épargne aux trains de L’État la circulation sur une petite section de l'Orléans.

RÉFÉRENCE