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MONTEREAU - SENS • LE BULLETIN PLM N° 37 DE JANVIER 1935

 

“ LE QUADRUPLEMENT DES VOIES PRINCIPALES
ENTRE VILLENEUVE-LA-GUYARD ET SENS ”
Article paru dans LE BULLETIN PLM n° 37 de janvier 1935

“ Sur notre ligne de Paris à Lyon, on sait que, depuis longtemps notre réseau disposait pratiquement de 4 voies jusqu’à Montereau. Mais c’était insuffisant et depuis plus de 20 ans la nécessité de prolonger ce quadruplement vers Dijon se faisait toujours plus impérieusement sentir tant pour satisfaire la clientèle des voyageurs que pour offrir aux transports des marchandises, des relations plus nombreuses et accélérées.

Un tel travail n’a pu s’exécuter que par phases successives en raison des dépenses à engager et des difficultés d’exécution. C’est ainsi que furent successivement réalisés, dans ces 20 dernières années, les quadruplements des tronçons suivants : Laroche-Saint-Florentin, Montereau-Villeneuve-la-Guyard, gare de Sens et gare de Nuits-sous-Ravières, Sens-Laroche (cette dernière opération a fait l’objet d’un article dans un précédent Bulletin, n° de septembre 1930).

Les travaux actuellement entrepris, au titre de la lutte contre le chômage (voir Bulletin P.L.M de septembre 1934, page 130), concernent le quadruplement entre Villeneuve-la-Guyard et Sens, tronçon de 28 km s’étendant du km 84,288 au km 112,395.

Le tracé de ce tronçon suit côte à côte celui des voies actuelles et ne semble pas devoir présenter aucune difficulté particulière, si ce n’est à la traversée de la gare de Pont-sur-Yonne, comme on le verra plus loin.

Les voies de même parité sont côte à côte, tandis que sur le tronçon qui précède (Montereau-Villeneuve-la-Guyard) les 4 voies actuelles sont formées de 2 groupes juxtaposés de double voie. Cette disposition nécessitée pour les besoins de l’exploitation, conduit à avoir à Villeneuve-la-Guyard une série de 3 sauts-de-mouton pour l’établissement des bifurcations nécessaires.

Ensuite jusqu’à Pont-sur-Yonne le tracé ne présente aucune particularité, mais dans cette gare le quadruplement de la ligne entraînera des difficultés sérieuses d’exécution du fait de la situation des lieux. La gare se trouve en effet au milieu de l’agglomération de Pont-sur-Yonne, que la ligne traverse sur près de 2 km dans une tranchée bordée de maisons et qui atteint par endroits jusqu’à 18 m de profondeur. Cette situation, rendant impossible l’agrandissement de la gare dans ses limites actuelles, a conduit à reporter les installations de la petite vitesse hors de la tranchée, côté Paris, à 700 m environ de leur emplacement actuel.

Au-delà de Pont-sur-Yonne, la ligne traverse l’aqueduc des eaux de la Vanne, puis passe au pied de la falaise rocheuse de Saint-Martin-du-Tertre et, avant d’atteindre la gare de Sens, est franchie par-dessus, par les voies des Chemins de fer départementaux et des Chemins de fer de l’Est.

  Le tracé donné aux nouvelles voies dans cette partie, a permis d’éviter toute modification aux maçonneries de l’aqueduc de la Vanne et de réduire au minimum les déblais rocheux à exécuter au droit de la falaise de Saint-Martin-du-Tertre.

Des passages à niveaux situés, l’un côté Paris, de la gare de Villeneuve-la-Guyard, les deux autres, côté Paris et côté Lyon, de la gare de Champigny-sur-Yonne, seront remplacés par des passages supérieurs.

Les travaux ont été divisés en 6 lots désignés A à F et compris respectivement entre les kilomètres 84.288 et 87 – 88.500 et 95.500 –  96.500 et 101.800 – 101.800 et 105 – 105 et 112.395. Le 6e lot (F) ne comprend que des déviations importantes de chemins entre Pont-sur-Yonne et Sens.

Les travaux du lot A (comprenant les sauts-de-mouton), commencés il y a 6 mois et actuellement en pleine activité, doivent être achevés fin 1935 ; les travaux du lot B, attaqués il y a 2 mois, se termineront fin 1936 ; les travaux du lot F, qui viennent d’être commencés, auront une durée d’un an. Enfin, les travaux des autres lots doivent s’étaler sur les années 1935, 1936 et suivantes.

L’ensemble du quadruplement sera vraisemblablement terminé en 1938. Bien entendu, des mises en service partielles auront lieu au fur et à mesure de l’achèvement des lots de travaux.

On peut estimer que, grâce à ces travaux, 250 à 300 ouvriers vont pouvoir être occupés en permanence pendant 3 ans.”

SAUTS-DE-MOUTON DE VILLENEUVE-LA-GUYARD (1935)
 
 
 
 
 
SAUTS-DE-MOUTON DE VILLENEUVE-LA-GUYARD (2012)
 
 
PONT-SUR-YONNE (2012)