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SECTION NEUSSARGUES - ST-CHÉLY-D'APCHER • GARABIT

NEUSSARGUES-SAINT-FLOUR

MONTAGE DU VIADUC DE GARABIT par T. Godard (1)

Le viaduc de Garabit a été commencé en janvier 1880 et l'ouvrage a été terminé en novembre 1884.

L'ouvrage est établi sur les gorges de la Truyère dans un pays sauvage. Une route nationale passe sur le coteau côté Marvéjols pour accéder au coteau côté Neussargues. On a jeté un pont de service de 33 mètres de hauteur au-dessus de la Truyère, au fond de la gorge, et raccordé ce pont à la route nationale par un chemin à flanc de coteau qui a servi à l'amenée de tout le matériel qui, arrivé de la gare de Neussargues à 35 kilomètres par charrette, était déposé le long du chemin. Il a fallu construire des logements et des écoles pour tout le personnel. On a commencé par édifier les piles et les culées, puis on a exécuté sur le plateau aux deux extrémités les deux tabliers latéraux. Ces tabliers ont été lancés et amenés jusqu'aux piles-culées. On donna à chacun d'eux un porte à faux de 22 m. 20 du côté de l'arc (voir fig. 372).

L'extrémité arrière de chaque tablier fut amarrée aux maçonneries des viaducs d'accès.

On établit à chaque extrémité du tablier en porte à faux un pylône soutenant le câble porteur destiné à amener les matériaux légers

Pour monter l'arc, on installa d'abord deux échafaudages importants au devant des soubassements des piles-culées jusqu'à la hauteur des rotules. La partie supérieure fut établie en courbe de manière à repousser la forme de membrures d'intrados. On construisit ainsi les extrémités des arcs vers les retombées. Puis on les amarra solidement à des câbles fixés sur le tablier, à l'aplomb de la grande pile et on commença le montage en porte à faux (fig. 373).

Les pièces étaient prises sur le pont de service par une grue pouvant s'avancer sur l'extrados de l'arc.

Quand le poids de la partie montée en porte à faux se rapprochait du poids de la partie inférieure qui lui faisait équilibre, on plaçait de nouveaux jeux de câbles d'amarrage et on continuait ainsi.

Les têtes des câbles reposaient sur des sommiers fixés au tablier par des cales que l'on pouvait dégager à l'aide de presses hydrauliques. On pouvait donc donner aux câbles la tension et la longueur voulue à n'importe quelle période du montage, et cela successivement.

Par des expériences préalables, on savait à quelle tension correspondait un allongement du raccourcissement donné d'un câble.

Les dispositions prises étaient telles que les deux parties d'arc qui devaient plus tard se rencontrer se trouvaient toujours, pendant le montage, à une position légèrement supérieure à celle qu'elles devaient occuper définitivement, de sorte que, pour régler les abouts des arcs, on a opéré une série de manœuvres qui ont consisté à tendre successivement chaque câble pour relever chacun de la quantité correspondant aux abaissements qui se produisaient pendant le montage.

On a pu poser la clef d'intrados sans avoir aucune retouche à faire. Toute l'opération a consisté à abaisser légèrement les deux parties d'arc jusqu'au contact complet sans retouche ni alésage de trous. Aussitôt le contact établi, on a soulagé tous les câbles, de manière à éviter l'effet d'un abaissement subit de température.

RÉFÉRENCE