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SECTION NEUSSARGUES - ST-CHÉLY-D'APCHER

LA TRACTION ÉLECTRIQUE

26/08/1977 • NEUSSARGUES (15) • 45° 07' 31.4" N, 02° 58' 45.1" E
L’ÉLECTRIFICATION par Antoine Trin (1)

« On sait […] que le Midi fut le premier réseau français à pousser activement l’électrification des ses lignes. or celle de Neussargues – Béziers l’intéressait spécialement, non pas tant par sa position excentrique « à l’extrême nord du Midi » dirait Henri Pourrat, que par sa longueur, le parcours accidenté du trajet et la relative importance de son trafic. L’électrification Neussargues - Béziers fut achevée en 1932. Le courant électrique qui alimente la ligne fait un assez long trajet qu’il n’est pas sas intérêt de signaler. Fournie par l’usine du Hourat (Hautes-Pyrénées), la force électrique par Pau, va jusqu’au poste abaisseur de Portet-Saint-Simon, près de Toulouse ; de là, une ligne de 136 kilomètres aboutit à Saint-Victor, près de Millau où est le poste qui alimente notre secteur. Ce poste de Saint-Victor peut fonctionner tantôt en abaisseur, tantôt en élévateur selon que les installations des Pyrénées portent secours ou non à celles du Massif Central.

Le trafic de la ligne Neussargues - Béziers devrait être très grand, il est malheureusement handicapé par la faible population et la pauvreté des régions traversées (plateaux du Cantal et de la Lozère, presque dépourvus d’industrie), - par les conditions climatiques de ces régions et par la durée du trajet qu’a cependant réduite l’électrification.

Les marchandises qui empruntent la ligne sont surtout d’importantes cargaisons d’oranges et des trains entiers de wagons-foudres circulant dans les deux sens. Les voyageurs sont les gens du pays et à la belle saison quelques touristes allant à Chaudes-Aigues et dans les station de l’Aubrac. Chaudes-Aigues est relié à Saint-Flour par un service quotidien d’autobus ; Nasbinals et Aubrac sont desservis par le même système à la gare d’Aumont. »

BB 4152 SÉRIE BB 4201 À 4250 MIDI À FREINAGE RHÉOSTATIQUE (1928-1932)
29/06/1985 • NEUSSARGUES (15) • 45° 07' 31.4" N, 02° 58' 45.1" E
BB 4234 SÉRIE BB 4201 À 4250 MIDI À FREINAGE RHÉOSTATIQUE & PAR RÉCUPÉRATION (1933-1936)
DÉFINITIVEMENT ÉLOIGNÉE DES LIGNES EX-MIDI ET EN FIN DE CARRIÈRE AU SERVICE DES MANŒUVRES EN TERRITOIRE EX-ÉTAT
08/07/1981 • PARIS-MONTPARNASSE (75) • 48.841111, 2.320556
BB 9445 SÉRIE BB 9401 À 9535 (1959-1964)
01/08/1979 • NEUSSARGUES (15) • 45° 07' 31.4" N, 02° 58' 45.1" E
BB 8624 SOUS-SÉRIE BB 8588 À 8646 (1973-1974)
8074 BÉZIERS > NEUSSARGUES
23/05/1980 • NEUSSARGUES (15) • 45° 07' 31.4" N, 02° 58' 45.1" E
Le Temps du mardi 18 décembre 1928 (2)

L’ÉLECTRIFICATION DE LA LIGNE BÉZIERS - NEUSSARGUES

“ M. Pierre Forgeot, ministre des travaux publics, vient de prendre en considération le projet d'électrification de la ligne de Béziers à Neussargues, présenté par la Compagnie des chemins de fer du Midi.

Cette ligne, de 277 kilomètres de longueur, donne l'itinéraire court pour une grande partie de l'important trafic principalement constitué par les vins échangés entre le Languedoc, d'une part, et la région parisienne et le nord de la France, d'autre part. Elle comporte des rampes longues et sévères qui rendent particulièrement appréciables les avantages techniques à attendre de son électrification. La traction électrique permettra la remorque de trains de marchandises de 750 tonnes. Elle aura aussi pour conséquence une très notable accélération des trains de voyageurs et favorisera ainsi l'accès et la desserte de régions offrant un intérêt touristique considérable.

L'énergie électrique sera fournie à la fois par les usines des Pyrénées et par celles du Massif Central, reliées par une ligne à haute tension de Toulouse à Millau.

La dépense se chiffrera par 150 millions environ. Les travaux seront réalisés partiellement au moyen des prestations en nature. Ce projet marque la dernière étape du programme d'électrification présenté récemment par la Compagnie du Midi, et portant sur 1 100 kilomètres de lignes. ”

Le Temps du dimanche 9 juin 1929 (2)

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DU MIDI

“ Électrification. - L'exécution du programme d'électrification du réseau se poursuit.

En ce qui concerne les usines, celle d'Artouste, la dernière usine à livrer dans la vallée d'Ossau, sera mise en service en 1929.

La ligne de transport d'énergie de Portet-Saint-Simon au Pinet, près de Saint-Affrique, et celle de la Médoquine à Pauillac sont achevées ; la ligne de Portet-Saint-Simon à la Tour-de-Carol le sera prochainement.

Au cours de l'année 1928, la traction électrique a été substituée à la traction à vapeur sur les lignes de Pau à Laruns et de Buzy à Bedous.

Ce mode de traction a été également appliqué à la nouvelle ligne transpyrénéenne de Bedous à Canfranc. Il le sera, dès l'été prochain, à la ligne transpyrénéenne d'Ax-les-Thermes à Puigcerda. À ce moment, la longueur des lignes exploitées électriquement sera de 918 kilomètres, correspondant environ à 22 % de la longueur totale du réseau.

Les travaux d'électrification sont en cours sur les lignes de Portet-Saint-Simon à Ax-les-Thermes, de Béziers à Neussargues, de Puyôo à Bayonne, de Puyôo à Mauléon, d’Autevielle à Saint-Palais, de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port et à Saint-Étienne-de-Baïgorry, et sur le tronçon d'Hendaye à Irun, représentant ensemble une longueur de 563 kilomètres. Ces travaux seront exécutés dans des conditions avantageuses grâce à l'utilisation des prestations en nature, livrées par l'Allemagne, pour une notable partie des fournitures, en vertu d'un contrat intervenu avec le gouvernement le 1er juin dernier. En même temps, au moins pour certaines des lignes ci-dessus, une part de la dépense doit être couverte par les collectivités intéressées, au moyen de surtaxes locales temporaires.

La réalisation de ce programme, qui doit être complète en 1931, apportera de très importantes économies dans les frais de traction des trains. ”

BÉZIERS - NEUSSARGUES : CONSIDÉRATIONS SUR L'ÉLECTRIFICATION
L'ÉLECTRIFICATION
  • Le point de vue technique en 1925  (3) : « Il y a là une balance dont l'équilibre dépend des prix respectifs de l'appareillage, de la main-œuvre et du charbon, mais aussi, et c'est un fait important, de l'intensité du trafic. Les charges de capital n'étant pas, comme les dépenses d'exploitation, proportionnelles à cette intensité, il existe pour chaque ligne une valeur limite du trafic au-dessous de laquelle l'électrification n'est plus une opération avantageuse. Cette limite est d'autant plus basse que la consommation de charbon par unité de trafic est plus élevée, et par conséquent que le profil de la ligne est plus accidenté. »
  • Le constat du rapport Fournier en 1931 (4) : « Le coût de la locomotion à vapeur est commandé par les cours de la houille, alors que le prix de revient de la traction électrique découle principalement du taux d'intérêt des capitaux engagés pour son installation. Il va de soi que les relations entre ces deux éléments ne sont pas constantes, et que la supériorité de la traction électrique, affirmée avec certains prix de charbon et certains taux d'intérêt, peut se trouver détruite par telle variation des uns et des autres ».
  • « À ne s'en tenir qu'à un exercice isolé, il semble bien que l'examen des comptes de la Compagnie du Midi justifie une appréciation très nuancée des avantages financiers que le réseau a retirés de l'électification de ses lignes. En 1931 le trafic assuré par la traction électrique a représenté 12,6 millions de trains/kilomètres soit 37,2% du total parcouru cette année là sur l'ensemble du réseau. L'économie représentée par la traction électrique a été estimée par la Compagnie à 0,28 F par km/train dont le prix de revient atteignait à l'époque 9,57 F. C'est dire que, compte tenu de la part du trafic assuré par la traction électrique, celle-ci a provoqué en 1931 une économie de 3,5 millions de francs, représentant à peine plus d'1 % du total des dépenses de matériel et traction de cet exercice ! ». (4)
CONCERNANT LA LIGNE BEZIERS - NEUSSARGUES
  • Le bilan en 1964 (5) « Contrairement d'ailleurs aux prévisions, le trafic de cette ligne, malgré l'électrification, ayant baissé, une partie du matériel fixe a été déposé pour être utilisé ailleurs. Après la fusion P.-O. - Midi, il a même été envisagé, dès 1936, de supprimer complètement l'équipement électrique, en première étape, de la section Neussargues - Millau. Dans ce projet, la traction des trains aurait été assurée par des machinesP.-O. série 5000 (140 C) modernisées, ainsi que des machines 5600 (141 TB) ».
  • En 2017, la perennité de la ligne Béziers - Neussargues passe par des investissements de modernisation et « dans ces conditions, les installations de traction électrique - octogénaires - apparaissent comme un luxe superflu... » (6)
LES ÉLECTRIFICATIONS 1,5 kV DE LA COMPAGNIE DU MIDI (7)
 
MISE SOUS TENSION SECTION KM OBSERVATIONS
1922 Pau - Tarbes 60  
1923 Tarbes - Montréjeau 54  
1923 Tarbes - Bagnères-de-Bigorre 20 ex 12 kV 16 ⅔ Hz
1923 Lannemezan - Arreau 25 ex 12 kV 16 ⅔ Hz
1923 Lourdes - Pierrefitte 21 ex 12 kV 16 ⅔ Hz
1924 Montréjeau - Toulouse 104  
1925 Montréjeau - Luchon 36  
1925 Pau - Dax 85  
1926 Dax - Hendaye - Biarritz-la-Négresse 90  
1927 Dax - Bordeaux 147  
1927 Lamothe - Arcachon 16  
1929 Pau - Canfranc - Laruns - Buzy-en-Béarn 105  
1928 Ax-les-Thermes - Puigcerdà 43  
1929 Hendaye - Irún 2  
1929 Puyoô -Salies-de-Béarn 8  
1930 Autevielle - Mauléon 26  
1930 Salies-de-Béarn - Saint-Palais 22  
1930 Ax-les-Thermes - Portet-Saint-Simon (Toulouse) 111  
1930 Ceinture de Bordeaux (Pessac - Saint-Louis) 7  
1930 Bayonne - Cambo-les-Bains 19  
1930 Puoô - Bayonne 51  
1931 Cambo-les-Bains - Saint-Jean-Pied-de-Port 30  
1931 Ossès - Saint-Étienne-de-Baïgorry 9  
1931 Béziers - Sévérac-le-Château 147  
1932 Sévérac-le-Château - Neussargues 132  
1934 Bordeaux - La Pointde-de-Grave - Le Verdon 104  
1935 Sète - Béziers - Narbonne 70  
1935 Narbonne - Toulouse - Montauban 200  
  TOTAL 1 744  
RÉFÉRENCES