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DE CAPDENAC À ARVANT • LE LIORAN > MURAT

DE CAPDENAC À ARVANT • DESCRIPTION

GRAND HÔTEL DE LA COMPAGNIE D'ORLÉANS
LE LIORAN (15) • 45° 05' 26.1" N, 02° 45' 12.2" E

L'HÔTEL DES TOURISTES DE LA COMPAGNIE D'ORLÉANS

Dans son édition du service d'hiver 1903-1904, le Livret-Guide officiel des Chemins de Fer d'Orléans précise que l'hôtel ouvert du 1er juin au 15 octobre de chaque année “ aussi confortable que celui de Vic-sur-Cère, il est établi tout près de la station du Lioran, au milieu d'une forêt de sapins et de hêtres; c'est un point tout indiqué pour une cure d'air et d'altitude (1 150 mètres); une grande route nationale parfaitement entretenue passe devant l'hôtel. Par sa position au col même du Lioran, l'hôtel dessert la vallée riante de la Cère et la vallée abrupte et pittoresque de l'Alagnon. Le Lioran est le centre de toute une série d'excursions et d'ascensions d'accès facile et qui peuvent être faites en une journée, aller et retour. ”

AUTOUR DU LIORAN (*)

“ Des deux principaux torrents cantaliens, la Cère et l'Alagnon, nés dans le cirque central même, ne sont séparés à leur origine que par un seuil facile : le col du Lioran (1,276 mèt.). La Cère porte ses eaux à la Dordogne ; l'Alagnon s'écoule vers l'Allier : leurs vallées, se prolongeant en sens inverse, ouvrent à travers l'épais massif la seule communication aisée entre les deux versants, une grande voie naturelle fréquentée de temps immémorial.

Elle est suivie par une route qui, autrefois, franchissait en lacets le col du Lioran. Mais en hiver cette échancrure se comble de neige, et, pour assurer en tout temps les communications, on a dû percer (1839) un tunnel long de 1,410 mètres, qui fait passer la route sous la montagne même du Lioran.

Quelques années plus tard, un chemin de fer empruntait à son tour la grande coupure de la Cère et l'Alagnon et en faisait un trait d'union entre Saint-Étienne-Lyon et Toulouse-Bordeaux. La ligne, merveille de l'art de l'ingénieur, succession de viaducs, de corniches et de tunnels, s'élève jusqu'à 1,159 mètres d'altitude grâce aux vallées et, pour passer de l'une à l'autre, perce aussi la montagne du Lioran par un tunnel long de 1,956 mètres creusé au-dessous du tunnel de la route et le croisant sous un angle très aigu.

À l'entrée du tunnel du côté de l'Alagnon, au sommet des rampes, une petite gare isolée est établie, où les locomotives prennent de l'eau, où les mécaniciens se reposent un instant après la dure montée et trouvent en hiver café et vin chaud réconfortant.

Tout près, une modeste maisonnette s'est élevée, auberge encore rudimentaire il y a quelques mois, mais transformée depuis cette année (1894) par sa nouvelle propriétaire, fille de l'excellent chef de gare du Lioran. Mme veuve Minard a gentiment meublé de pitchpin les sept ou huit chambres du premier étage et installé au rez-de-chaussée une spacieuse et confortable salle à manger.

Ce n'est pas encore le grand hôtel du Rigi-Kulm, heureusement ! Mais la bonne grâce de l'hôtesse et sa cuisine exquise font du nouvel Hôtel des Touristes un séjour très agréable.

Si l'on en croit certain bruit, le nouvel essor de l'auberge du Lioran, coïncidant avec l'apparition sur nos murs d'affiches séduisantes, serait un essai, tenté sous les auspices de la Compagnie d'Orléans, pour « lancer » le Cantal.

Si la tentative réussit, peut-être verra-t-on dans un avenir prochain un somptueux caravansérail s'édifier sur la Montagne du Lioran.

Certes ce serait justice de détourner au profit du vieux volcan méconnu une partie du courant qui entraîne la foule aux Alpes et aux Pyrénées. Mais je crains fort que la Montagne et ses rudes habitants n'y perdent cette farouche virginité, ce cachet de sauvagerie qui est aujourd'hui un de leurs plus grands charmes. ”

LE LIORAN (*)

“ C'est par ma fenêtre, de bon matin, que je faisais connaissance avec le Lioran, apparu pour moi aussi soudainement qu'un décor de théâtre au lever de rideau. Tout d'abord mes yeux, encore pleins des larges horizons des plaines traversées la veille, Beauce, Sologne, Berry, se heurtent sans voir aux pentes, noires de sapins, qui, de tous côtés, montent vers le ciel. Mais peu à peu ils se familiarisent avec la montagne, se font un cadre étroit, peuvent en saisir les détails.

L'hôtel est bâti sur la rive gauche de l'Alagnon à peine né, tout petit torrent qui roule sur les cailloux au fond d'une étroite coupure. Une arche de pierre l'enjambe, et sur la rive opposée se montre la gare au milieu des sapins. La vallée n'a pas de « plan » : les hauts versants s'abaissent rapides jusqu'au torrent. Une forêt de sapins magnifiques les revêt d'un sombre manteau. De chaque côté du torrent une ligne sinueuse court à mi-côte : sur la rive droite c'est le chemin de fer, et sur la rive gauche la route, qui coupe la forêt de son clair ruban. ”

“ Le Temps ” du lundi 6 février 1911 (**)

“ SKI — SPORTS D’HIVER EN AUVERGNE ”

“ Le grand concours international de ski organisé par le Club Alpin français aura lieu du 10 au 14 février au Lioran.

Assuré du concours de brillantes équipes de notre armée des Alpes, ainsi que de Norvège, de Suisse et d'Italie, ce concours se déroulera dans une situation merveilleuse au milieu des vastes champs de neige du haut Cantal desservis par la pittoresque station du Lioran (1 101 m.) sur la ligne de Neussargues à Aurillac.

Les touristes trouveront à se loger aux deux hôtels du Lioran, ainsi qu'aux villes voisines de Vic-sur-Cère, Murat, Aurillac, Neussargues.

Un train express de nuit direct circulera de Paris au Lioran, les 9, 10, 11 et 12 février. Départ de Paris quai d'Orsay à 8 h. 5 du soir ; arrivée au Lioran à 8 h. 28 du matin.

À l'issue du concours nombre d'excursionnistes doivent se rendre du Lioran au Mont-Dore, les uns à travers la montagne en traîneaux ou en skis, les autres par chemin de fer.

D'intéressantes fêtes sportives se dérouleront ensuite au Mont-Dore, pendant tout le mois de février.

Il a été installé à cet effet dans la vallée du Sancy des pistes de luge et de bobsleigh, ainsi qu'une vaste patinoire dans le parc de l'établissement thermal.

Pour faciliter le voyage des Parisiens, un train express direct de jour circulera, de Paris au Mont-Dore, les 15, 18, 22, 25 et 27 ; départ Paris-quai d'Orsay 8 h. 20. matin. Arrivée au Mont-Dore 6 h. 40 soir.

En outre, une voiture directe de Paris au Mont-Dore 1re et 2e classes circulera de nuit au train express 115 les mêmes jours ; départ de Paris-quai d'Orsay 8 h. 52 soir. Arrivée au Mont-Dore 8 h. 15 matin.

Les billets d'aller et retour pour le Mont-Dore auront leur validité prolongée. ”

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